A faire froid dans le dos

MYSTIC

Edith Trimeche a pris rendez-vous au bureau- Elle vient d’arriver à Paris et cherche « un beau petit logement pas trop cher » afin d’y vivre et exercer ses activités de SOPHROLOGUE.

Pour ceux qui l’ignorent, la sophrologie est une technique de développement personnel qui aide les individus dans les domaines de la gestion du stress, des émotions, de la maitrise des angoisses ….une thérapie brève destinée à rendre calme, zen et confiant…

Nous avons fixé l’entretien à 15h et expliqué longuement au téléphone à cette dame arrivant de province, le meilleur itinéraire pour venir nous voir.

16h

17h

Pas de nouvelles.

Habitués aux rendez-vous manqués, nous continuons notre travail sans nous en soucier davantage.

A 17h30, l’interphone émet son bruit strident qui nous fait sursauter.

Arrive Edith Trimeche, petite cinquantaine, maigrelette, visage chiffonné, légèrement apeurée, très nerveuse.

Elle n’a pas trouvé l’adresse, s’est perdue dans les métros et bus…BREF !

Nous l’en excusons.

Elle désire un logement rapidement, nous les lui présentons un a un sur l’écran et lui ventons les qualités et défauts de chacun.

Son choix se porte sur un très beau studio situé dans le 16ème, étage élevé, calme et claire, ascenseur, proche métro, très bien équipé, prix raisonnable.

L’affaire est dans le sac.

Presque.

Edith Trimeche n’a aucun document à fournir, exerce à son compte, ne possède pas de bulletins de salaires, pas de feuilles d’imposition…RIEN !

A part un compte en banque bien fourni car elle vient de faire un petit héritage.

Ses relevés de banque en témoignent.

D’ailleurs elle se saisit immédiatement de son chéquier et règle sans sourciller les cautions, loyers et frais….

Nous sommes en automne, les candidats à la location se font rares (la rentrée universitaire et son tsunami d’étudiants affolés a eu lieu un mois plus tôt).

Alors, pourquoi ne pas accepter cette candidate ?

Nous tentons malgré tout d’en savoir davantage sur elle ; nous ne pouvons prendre de risques vis-à-vis du propriétaire.

La conversation avec Edith Trimeche porte sur Paris, sa spécialité de sophrologie caycédienne, ses perspectives d’avenir, son attente en s’implantant ainsi, pure inconnue, dans la vaste capitale …

Je l’observe.

Elle se dandine un peu sur sa chaise, sa voix est mal affirmée, mais quand elle darde son regard d’aigle sur moi, je ressens un frisson intérieur.

C’est certain, cette femme est un peu hors norme, pas franchement sympathique, mais nous concluons qu’elle est sérieuse et a les moyens de régler son loyer.

BON.

Lorsqu’elle nous quitte, je regarde PHUONG et lui demande son sentiment.

• Brrrrrrrr Je suis mal à l’aise en face d’elle, m’assure mon assistante.
• Elle émet des ondes négatives, je réponds, moi aussi j’ai ressenti un malaise certain.

La suite va nous donner raison.

Edith Trimeche va rester 6 mois dans son joli studio.

Puis un jour, va le quitter, sans courrier de préavis, sans avoir réglé les 2 derniers mois de loyer…

A La cloche de bois !!!!!!

Tout ce que nous allons trouver en nous y rendant ce sont ses clefs chez le gardien, pas même un mot d’excuse, des réparations à faire et du linge à laver….

Je l’appelle pour la tancer vertement et j’entends sa voix chevrotante me dire :

Oh, vous savez Felicity…je ne me sentais vraiment pas bien dans cet appartement…ni pour y vivre, ni pour y travailler….

TROP D’ONDES NEGATIVES s’en dégageaient…..